SOURCE : Alternatives Economiques
Des réservoirs d’eau défendus par des barbelés et des forces de l’ordre dans une France desséchée, au propre comme au figuré. Cette vision d’apocalypse appartient-elle complètement à la science-fiction dès lors qu’on voit gendarmes et manifestants en venir à la violence autour de la gestion contestée (et contestable) d’une ressource fragile, comme à Sainte-Soline le 25 mars dernier ?
La violence, forme ultime des « guerres de l’eau », est celle qui advient quand on a échoué à mener la véritable guerre de l’eau. L’objectif de cette dernière est le partage équitable et durable, non seulement entre les hommes mais aussi avec la nature, d’un bien public de plus en plus contraint par le réchauffement climatique.
Ses armes, qui sortent trop peu des arsenaux, s’appellent transparence, concertation, partage négocié de l’effort, solidarité. Telle est la nouvelle guerre de l’eau que va devoir mener une France peu à peu gagnée par l’aridité des sols : contrer l’aridité des cœurs.
Cette guerre se déroule sur plusieurs fronts, dont nous scrutons les principaux : notre gestion de l’eau potable, notre modèle agricole et alimentaire, notre sécurité énergétique. Leur point commun : consolider la gouvernance de ce bien public pour déminer les conflits de demain.