Catégorie : Actualités

  • L'exemple français, les actions du pôle de compétitivité de la filière EAU

    L'exemple français, les actions du pôle de compétitivité de la filière EAU

    Lundi 10 mai

    SÉMINAIRE RÉPUBLIQUE DOMINICAINE / FRANCE

    10H00-11H30 – Heure locale

    16h00 – 17h30 – Heure France

    PROGRAMME

    Discours d’ouverture du Recteur de l’UNAPEC et de l’Ambassadeur de France

    Présentation du Pôle de Compétitivité  « France Water Team» par Anne RIBAYROL-FLESCH, Présidente de « France Water Team»

    Synergies entre laboratoires de Recherche, par Eric SERVAT, Directeur du Centre mondial de recherche sur l’eau de l’UNESCO (International Center for Interdisciplinary Research on Water Systems Dynamics – ICIREWARD)

    Employabilité, création de Start’Up, par les chefs d’entreprises start’Up/PME apportant des solutions à l’international :

    1-Européenne des traitement des eaux – Stéphane MORALES

    2-LYSA (gestion des services d’eau et d’assainissement dans le contexte des petites villes et quartiers périphériques, présente en HAÏTI) – François-Marie PERROT DE CHAMP

    3-MASCARA (désalinisation par énergie solaire) – Maxime THERRILLION

    4-NBC (entreprise franco-dominicaine) – Nicolas BREHM

    Cursus de formation des ingénieurs de l’eau dans le cadre des Pôles de Compétitivités

    La formation d’Ingénieurs/Chercheurs :  Master spécialisé eau pour tous

    Jean-Antoine FABYDirecteur de la Chaire « AgroParisTech -SUEZ »

    La Formation d’ingénieurs de l’eau et l’environnement

    Sandra NICOLLEResponsable du Service Relations Internationales de l’École Nationale du Génie de l’Eau et de l’Environnement de Strasbourg 

    https://www.linkedin.com/feed/update/urn:li:activity:6793946319112192000

  • SÉNÉGAL : la Sones inaugure une usine d’eau potable à Kédougou

    SÉNÉGAL : la Sones inaugure une usine d’eau potable à Kédougou

    SÉNÉGAL : la Sones inaugure une usine d’eau potable à Kédougou

    ….. Le projet d’approvisionnement en eau potable de Kédougou est achevé. La Société nationale des eaux du Sénégal (Sones) a inauguré récemment l’usine qui renforcera l’approvisionnement des populations de la région en eau potable.

    La station de Kédougou, qui dispose d’une capacité de 2 200 m3 par jour fonctionne avec trois prises d’eau, dont une prise fixe et deux flottantes, situées à Itato. De l’avis de la Sones, cette localité est connue pour échapper aux caprices de la nature pendant la période sèche. L’eau brute passera par une canalisation de 200 mm de diamètre et 12 km de long pour approvisionner l’usine d’eau potable. ……

     

  • OMS – L’eau potable et l’assainissement reconnus comme un droit fondamental

    OMS – L’eau potable et l’assainissement reconnus comme un droit fondamental

    Le 28 juillet 2010, l’Assemblée générale des Nations Unies a reconnu le droit à l’eau potable et à l’assainissement sûrs et propres comme un droit de l’homme essentiel à la pleine jouissance de la vie et du droit à l’exercice de tous les droits de l’homme. L’Assemblée générale a noté avec une vive préoccupation que près de 900 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable, un chiffre obtenu par le Programme de surveillance commun OMS/UNICEF.

    Elle a instamment prié les États Membres de l’ONU et les organisations internationales d’apporter les moyens financiers, ainsi que les ressources et techniques nécessaires pour aider les pays les plus pauvres à fournir de l’eau potable et des services d’assainissement accessibles et abordables pour tous.

    En plus de l’accès toujours insuffisant à des sources améliorées d’eau potable, 2,6 milliards de personnes n’ont pas accès à des services d’assainissement de base. Environ 1,5 million d’enfants de moins de 5 ans meurent chaque année des suites de maladies liées à un accès insuffisant à l’eau potable et à des moyens d’assainissement.

    En septembre 2010, le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies a à son tour affirmé que le droit à l’eau et à l’assainissement découle du droit à un niveau de vie suffisant. Cette affirmation a conduit l’expert indépendant des Nations Unies chargé des obligations en matière de droits de l’homme liées à l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, Catarina de Albuquerque, à déclarer que «cela signifie que pour l’ONU, le droit à l’eau et à l’assainissement fait partie des instruments juridiquement contraignants existant en matière de droits de l’homme.»

     

    plus d’informations : https://www.who.int/water_sanitation_health/recognition_safe_clean_water/fr/

  • En quoi la science ouverte change-t-elle les pratiques des chercheurs ?

    En quoi la science ouverte change-t-elle les pratiques des chercheurs ?

    TABLES RONDES

    Jeudi 10 juin de 10h à 16h

    Événement accessible en ligne

    Inscription gratuite mais obligatoire

    htpps://casuhal2021.sciencesconf.org

  • Renforcer l'intégration méditerranéenne : Une nouvelle vision pour la Méditerranée

    Renforcer l'intégration méditerranéenne : Une nouvelle vision pour la Méditerranée

    Wébinaire le 30 mars 2021 de 15h00 à 17h30

    simultanément en Français et en Anglais

    Le Centre pour l’Intégration en Méditerranée (CMI) vous invite à participer à un webinaire de haut niveau sur le thème « Renforcer l’intégration méditerranéenne ».

    Le CMI a publié un rapport intitulé « Enhancing Mediterranean Integration » qui examine les différentes dimensions de l’intégration méditerranéenne dans le contexte actuel et fournit des recommandations politiques pour renforcer l’intégration méditerranéenne, au-delà des accords commerciaux.

    La série de conférences régionales du CMI fournira une présentation approfondie du sujet et associera des scientifiques et des chercheurs universitaires de renom pour discuter des conclusions du rapport et échanger des idées sur les multiples dimensions de l’intégration régionale en Méditerranée. La série de connaissances régionales consistera en plusieurs webinaires organisés tout au long de l’année 2021, chacun en partenariat avec un partenaire méditerranéen clé, et se terminera par un événement en face à face ou hybride, qui se tiendra plus tard en 2021.

    Le premier webinaire, qui aura lieu le 30 mars 2021, donnera un aperçu de la situation économique actuelle du bassin méditerranéen et proposera plusieurs axes de discussion, notamment la ou les formes que pourrait prendre l’intégration méditerranéenne, les obstacles structurels susceptibles de contrecarrer une intégration régionale et un développement économique forts, et la possibilité de développer une approche impliquant directement les acteurs essentiels du Nord et du Sud de la Méditerranée.

    Pour vous inscrire cliquez sur le lien ci-dessous

    docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLScf22LjXoAcCSHugTiVGvjEFeX66q1AX9dKU-X9VBlkrP8oYQ/viewform

  • La valeur de l'eau – Rapport mondial des Nations Unies 2021

    La valeur de l'eau – Rapport mondial des Nations Unies 2021

    L’eau est une ressource unique

    L’eau est une ressource unique et irremplaçable, existant en quantité limitée. En tant que source de la vie, des sociétés et des économies, elle est porteuse de multiples valeurs et avantages. Mais contrairement à la plupart des autres ressources, il s’avère extrêmement difficile de déterminer sa valeur « réelle ».

    L’édition 2021 du Rapport mondial sur la mise en valeur des ressources en eau, intitulée « La Valeur de ‎‎l’eau», propose une analyse de la situation actuelle et des défis liés à l’évaluation de la valeur ‎‎de l’eau dans différents secteurs et selon différentes perspectives, et identifie les moyens de ‎‎promouvoir l’évaluation en tant qu’outil de développement durable….

    Suite du Rapport à télécharger sur la page suivante

    http://www.unesco.org/reports/wwdr/2021/fr

  • Sortir de l’inefficacité collective en mars 2023 ?

    Sortir de l’inefficacité collective en mars 2023 ?

    Alors qu’une « rare » conférence sur l’eau est prévue en mars 2023 aux Nations unies, Gérard Payen exhorte la communauté internationale à sortir de l’inertie pour faire de ce rendez-vous un évènement historique à la fois porteur de décisions politiques fortes et d’un agenda annuel afin d’atteindre l’Objectif 6 des ODD 2030 pour un accès universel à l’eau, l’assainissement et l’hygiène.

    Les gouvernements discutent d’eau douce dans des événements internationaux en si grand nombre que leurs travaux sont aujourd’hui fragmentés, organisés en événements disparates, sans fil conducteur et peu coordonnés. Eux-mêmes, ainsi que la plupart des acteurs de la communauté internationale, ont du mal à s’y retrouver. ONU-Eau assure tant bien que mal une coordination technique mais la coordination au niveau politique des différentes actions liées à l’eau reste à inventer. Ces nombreux événements sont néanmoins utiles pour faire évoluer les connaissances et préparer des décisions futures. Par exemple, les Forums mondiaux de Mexico (2006) et d’Istanbul (2009) ont préparé la reconnaissance du droit de l’homme à l’eau potable en 2010, celui de Marseille (2012) et le Sommet de Budapest de 2013 ont contribué à l’adoption en 2015 d’un Objectif de Développement Durable (ODD) dédié à l’eau.

    En mars 2023, une Conférence internationale sur l’Eau se tiendra sous l’égide des Nations unies. Elle rassemblera tous les gouvernements sous la co-présidence du Tadjikistan et des Pays-Bas. Ce sera un événement majeur car seules les réunions ONU peuvent donner lieu au niveau mondial à des décisions politiques considérées comme engageantes par les États et faisant l’objet de suivis opérationnels dans le temps. Les nombreuses réunions intergouvernementales organisées par des États en marge de l’ONU peuvent aboutir à des conclusions utiles mais celles-ci restent habituellement sans lendemain car sans mécanisme institutionnel de suivi. Aux Nations unies, la plupart des réunions dédiées à des sujets Eau sont organisées par des agences ONU ou des secrétariats de traités internationaux spécialisés dans un domaine particulier concernant une partie seulement des enjeux de l’eau. Une conférence internationale qui traite de l’ensemble des enjeux de l’eau douce (eaux de toutes sortes et assainissement) est ainsi un événement rarissime à l’ONU. Alors que les enjeux de l’eau sont croissants, interagissent chaque année davantage et sous-tendent une grande partie des ODD, cette conférence de 2023 sera donc une des très rares occasions de prendre au niveau mondial des décisions collectives utiles pour une meilleure gestion des enjeux de l’eau.

    La vision cohérente des ODD

    En 2015, une révolution a eu lieu. L’adoption des ODD a conduit pour la première fois les gouvernements à considérer tous les grands enjeux de l’Eau dans un programme mondial. Jusque-là, seuls l’eau potable et l’accès aux toilettes faisaient l’objet d’objectifs communs. En 2015, cette vision très partielle a été complétée par des objectifs sur la gestion des ressources en eau, celle des pollutions et des eaux usées, les écosystèmes hydriques, les inondations, la participation des citoyens, l’eau dans les écoles, l’adaptation aux changements climatiques, le fonctionnement des villes, etc. Bref, une vision complète des enjeux de l’eau est apparue. Vingt cibles ODD sont directement liées à l’Eau. Formidable ! Hélas, depuis 2015, cela n’a pas changé grand-chose au niveau intergouvernemental. Comme si les errements antérieurs avaient repris leurs droits. En 2018, lors du Forum politique ONU de haut niveau sur le développement durable (HLPF), les gouvernements ont parlé d’eau pendant trois heures mais n’ont rien décidé de nouveau. Pire, en octobre 2019 lors de leur premier Sommet ODD, ils se sont gargarisés de leurs progrès en matière d’accès à l’eau potable en flagrante contradiction avec les statistiques mondiales qui laissent entrevoir que l’accès universel à l’eau potable ciblé pour 2030 ne sera pas atteint avant le 23e siècle au rythme des politiques actuelles. Depuis 2015, il n’y a pas eu de travaux intergouvernementaux visant à reconnaître et à corriger les insuffisances vers l’atteinte des cibles ODD liées à l’eau. Ce manque d’activité sur l’ensemble des aspects de l’eau résulte de l’absence de forum politique ONU dédié à l’eau. Contrairement à la plupart des grandes thématiques des ODD qui ont chacune une plateforme intergouvernementale dédiée se réunissant régulièrement au niveau politique, l’Eau n’a pas cette chance et reste déshéritée politiquement. Le besoin de cohérence et d’efficacité collective est criant mais très peu discuté tant sont nombreux les acteurs institutionnels, pays ou agences ONU, qui voient plus d’intérêts au statu quo.

    Une réunion politique ONU sur l’Eau est un événement rare, bien trop rare

    Certains disent que la Conférence internationale de 2023 sera la première depuis celle de Mar-del-Plata en 1977. C’est faire peu de cas de la réunion de 2005 de la Commission du Développement Durable de l’ONU qui a réuni tous les gouvernements pendant deux semaines et a conduit à une résolution ONU de neuf pages sur la gestion intégrée des ressources en eau, la préservation des écosystèmes, l’eau potable et l’assainissement, y compris le traitement et la réutilisation des eaux usées. Ceci étant, depuis 2005, les seules résolutions significatives ONU sur l’Eau ont été l’instauration de l’Année internationale de l’assainissement (2008), la reconnaissance en 2010 du Droit de l’homme à l’accès à l’eau potable et à l’assainissement et l’adoption en 2015 des ODD.

    La Conférence ONU de 2023 sera ainsi l’un des très rares événements permettant des décisions sur l’ensemble des enjeux de l’Eau. Ce sera l’occasion de donner plus d’efficacité aux travaux intergouvernementaux sur l’Eau en décidant d’organiser chaque année, comme cela se fait pour les autres grandes thématiques des ODD, une réunion intergouvernementale ONU sur l’ensemble des cibles ODD liées à l’Eau. Cela permettrait à la fois d’assurer une cohérence politique aux nombreux travaux éparpillés actuellement et de s’organiser pour atteindre l’ODD 6 et tous les objectifs mondiaux liés à l’Eau. Une telle décision ne pourra être prise en 2023 que si les esprits s’y préparent activement et l’anticipent suffisamment. C’est l’un des principaux enjeux du 9ème Forum Mondial de l’Eau qui aura lieu à Dakar en 2022.

    La Conférence de 2023 décidera-t-elle de réunions politiques régulières des Nations unies sur l’ensemble des cibles ODD liées à l’Eau ? Si oui, cette conférence sera quasi-historique. Si cette occasion est manquée, la communauté internationale de l’eau ne pourra que se blâmer elle-même de la continuation de sa faible efficacité collective, du déficit d’attention politique portée à l’Eau et de la lenteur des progrès vers les cibles ODD liées à l’Eau.

    Article de Gérard PAYEN – Mentor de la session 2019-2020 de l’International Executive Master « Eau pour Tous »

  • Études de l'OCDE sur l'eau

    Études de l'OCDE sur l'eau

    L’eau est un élément essentiel à la croissance économique, à la santé humaine, à l’environnement. La gestion rationnelle des ressources en eau représente pourtant aujourd’hui un défi majeur pour les gouvernements du monde entier. Les problèmes sont nombreux et complexes : des milliards d’individus n’ont toujours pas d’accès à l’eau potable ni à un assainissement adéquat ; la concurrence s’accroît entre les différents usagers et usages de l’eau ; des investissements importants sont nécessaires au maintien et à l’amélioration des infrastructures de l’eau, aussi bien dans les pays membres de l’OCDE que dans les non-membres. Cette série d’ouvrages de l’OCDE propose des analyses et des orientations sur les aspects de la gestion des ressources en eau qui touchent à l’économie, à la finance et à la gouvernance. Ces aspects sont généralement au cœur du problème. Ce n’est qu’en les prenant en compte qu’une solution au problème crucial de l’eau pourra être trouvée.

     Retrouvez toutes les publications et wébinaires en cliquant sur le lien ci-dessous. Bonne lecture !

    https://www.oecd-ilibrary.org/fr/environment/etudes-de-l-ocde-sur-l-eau_22246223

  • Webconférence donnée par Gérard PAYEN et Thierry BENLAHSEN : les enjeux du 9ème Forum Mondial de l'Eau

    Webconférence donnée par Gérard PAYEN et Thierry BENLAHSEN : les enjeux du 9ème Forum Mondial de l'Eau

    Gérard PAYEN Conseiller pour l’eau du Secrétaire général des Nations unies et Thierry BENLAHSEN Directeur des opérations de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, organisent cette webconférence pour vous sensibiliser lsur ce sujet primordial, plus que jamais d’actualité dans le contexte de crise sanitaire actuel, et au regard des changements climatiques en cours : l’accès à l’eau potable.

    A suivre en podcast

    https://www.youtube.com/watch?v=nkXxkOf_Uec&feature=youtu.be

  • Interview de Éric SERVAT – Directeur de IM2E – au sujet du centre UNESCO  – centre international dédié à l'eau

    Interview de Éric SERVAT – Directeur de IM2E – au sujet du centre UNESCO – centre international dédié à l'eau

    Le 15 octobre dernier l’Université de Montpellier, le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et l’Unesco signaient une convention de six ans pour l’implantation d’un Centre international dédié à l’eau. Une première en France et une belle victoire pour Eric Servat, directeur de l’Institut méditerranéen de l’eau et de l’environnement et porteur du projet. Entretien avec cette figure structurante de la communauté des sciences de l’eau à Montpellier.

    L’Université de Montpellier va accueillir un centre international Unesco dédié à l’eau. Il s’appelle Icireward. Que signifie cet acronyme ?

    C’est mon collègue et ami Olivier Barreteau, directeur de l’UMR G-EAU, qui a trouvé cet acronyme.  Il signifie « International center for interdisciplinary research on water system dynamics ». En français on traduirait par Centre international de recherche interdisciplinaire sur les dynamiques des socio-hydro-systèmes. Et cela correspond parfaitement à ce que nous sommes et à notre projet.

    C’est un Centre Unesco de catégorie 2. Quelle est la différence avec un Centre de catégorie 1 ?

    Concrètement cela veut dire que nous avons plus d’autonomie pour définir nos orientations stratégiques qu’un Centre de catégorie 1. D’ailleurs, dans le domaine des sciences de l’eau seul le Centre de Delft aux Pays Bas était en catégorie 1, mais lui aussi a demandé à passer en catégorie 2. Nous aurons néanmoins un représentant de l’Unesco dans le Conseil d’orientation stratégique et, bien sûr, nous produirons tous les deux ans le reporting attendu. Nous travaillons avec l’Unesco dans un climat de confiance partagée qui nous permettra de mettre sereinement en œuvre notre projet.

    Combien y-a-t-il de Centres Unesco dédiés à l’eau dans le monde ?

    Au total il y en a une trentaine et nous sommes le premier en France. La communauté scientifique française et notamment la communauté des sciences de l’eau montpelliéraine travaille avec l’Unesco depuis très longtemps, il y avait donc une logique à formaliser ces liens.

    On parle de communauté de l’eau à Montpellier, vous êtes si nombreux que cela ?

    Ce Centre Unesco rassemble quinze laboratoires montpelliérains (au sens large puisqu’incluant Narbonne et Alès). Des grosses structures qui sont 100% dédiées aux sciences de l’eau comme HydroSciences que j’ai dirigé pendant 14 ans, mais aussi G-EAU ou le Lisah à l’Institut Agro – Montpellier Supagro. Et puis vous avez tous les autres laboratoires où l’eau est une partie de l’activité.  Si on fait le bilan de tout cela, cela représente environ 400 scientifiques et près de 150 doctorants. Quand vous êtes capables de mobiliser autant de monde cela fait une masse critique importante qui est, dans le domaine des sciences de l’eau, la plus importante communauté structurée en France.

    Dans toutes les disciplines ?

    Oui à HydroSciences vous allez trouver des physiciens, des modélisateurs, des hydrologues mais aussi des chimistes, des géochimistes, des microbiologistes. A G-EAU des économistes, des sociologues, des anthropologues, des spécialistes des sciences politiques…  Au Lisah, des agronomes, des pédologues… et dans les autres laboratoires des géographes, des spécialistes de la télédétection, etc.. Nous couvrons un spectre extrêmement large et diversifié en matière de disciplines scientifiques.

    Il y a aussi une histoire ancienne des sciences de l’eau à Montpellier

    Oui, c’est l’histoire qui fait que nous avons toutes ces compétences. Déjà à l’époque de l’USTL, l’Université des Sciences et Techniques du Languedoc, il y avait déjà des laboratoires d’hydrologie mathématique et d’hydrogéologie. Dans les années 60 des gens travaillaient sur la source du Lez comme le professeur Avias. Il y avait des compétences fortes et tous les organismes nationaux qui travaillent dans le domaine de l’eau se sont implantés à Montpellier, le CNRS, l’IRD, le Cirad, le BRGMl’Inrae… Cette histoire fait que, sans doute plus qu’ailleurs, nous avons cette capacité à mettre autour de la table des gens qui ont des compétences et des objets d’études différents et très complémentaires.

    C’est la raison pour laquelle Montpellier a été choisi pour accueillir ce Centre ?

    La force de la communauté des sciences de l’eau à Montpellier c’est sa capacité à être pluridisciplinaire et interdisciplinaire. C’est ce qui fait la différence avec d’autres sites en France qui font un travail excellent mais qui n’ont pas autant cette spécificité. Cette interdisciplinarité était déjà  à la base de l’Institut méditerranéen de l’eau et de l’environnement, l’IM2E, et c’est cette particularité, qui est notre principal atout,  que nous avons transposée dans notre projet de création de Centre Unesco.

    t ce n’est pas difficile de faire travailler tout ce petit monde ensemble ?

    Nous avons beaucoup travaillé pour faire émerger ce collectif et coordonner l’activité de ces équipes. Un IFR, Institut fédératif de recherche, avait posé les premières pierres de ce collectif avant de s’arrêter en 2010. Puis nous avons complété ce travail en créant au 1er janvier 2015 l’IM2E qui a donné un lieu de rassemblement à l’ensemble de ces acteurs pour qu’ils définissent des stratégies collectives. Et bien sûr il y a eu la création de Muse.

    t ce n’est pas difficile de faire travailler tout ce petit monde ensemble ?

    Nous avons beaucoup travaillé pour faire émerger ce collectif et coordonner l’activité de ces équipes. Un IFR, Institut fédératif de recherche, avait posé les premières pierres de ce collectif avant de s’arrêter en 2010. Puis nous avons complété ce travail en créant au 1er janvier 2015 l’IM2E qui a donné un lieu de rassemblement à l’ensemble de ces acteurs pour qu’ils définissent des stratégies collectives. Et bien sûr il y a eu la création de Muse.

    Quel rôle a joué Muse justement ?

    Quelque part le Centre Unesco c’est un peu le fruit du projet Muse. À travers la Kim Waters, Muse nous a incités à identifier les actions et les projets capables d’accroître notre attractivité et notre visibilité à l’international. Plus directement, Muse nous a donné la capacité financière à mettre en place des projets de recherche qui préfiguraient typiquement ce que seraient des projets portés par le Centre Unesco. Je ne suis pas sûr de ce que sans l’aide de Muse, nous aurions obtenu ce Centre. Il y a cette confiance, ce soutien qui fait qu’on y croit. Et en retour j’espère qu’avec ce Centre nous apporterons notre pierre à l’édifice pour pérenniser le projet Muse.

    Quelles sont les grandes lignes des projets sur lesquels vous allez travailler maintenant ?

    Quand on travaille avec l’Unesco, on travaille avec les Nations Unies et donc le cadre impératif c’est les Objectifs de Développement Durable. L’ODD 6 bien sûr qui est 100% dédié aux problématiques de fourniture d’eau et d’assainissement et un certain nombre d’autres ODD aussi. Il y a plus de 2 milliards de gens aujourd’hui qui n’ont accès ni à l’eau potable, ni à des systèmes d’assainissement fiables ce qui contribue à faire de l’eau le premier vecteur de maladies, ce qui n’est pas le moindre des paradoxes quand on connait son indispensable nécessité.

    Et vous avez des axes spécifiques ?

    Nous avons construit ce projet de recherche autour de cinq grands axes qui vont de la caractérisation de processus élémentaires à des approches orientées sur le fonctionnement des sociétés. Ce que nous appelons nous des socio-hydro-systèmes. Donc, c’est par exemple la vulnérabilité des systèmes aux pressions anthropiques, la disponibilité et la qualité des ressources en eau en lien avec le changement climatique. Mais aussi des travaux sur les dynamiques sociales, les compromis à trouver entre, par exemple, l’utilisation des sols et les politiques de gestion des ressources en eau. Nous valorisons au maximum cette pluralité de compétences scientifiques qui caractérise Montpellier. C’est le défi que nous avons décidé de relever, à savoir mettre en avant l’interdisciplinarité afin de s’attaquer aux enjeux cruciaux qui se font jour dans le domaine de l’eau pour les années qui viennent.

    Cette convention est signée pour six ans et après ?

    Le Centre est créé jusqu’au 14 octobre 2026 mais après il n’y a pas de raison qu’il ne soit pas renouvelé. Le Centre de Delft existe bien depuis une soixantaine d’années. 

    On imagine que cette convention va vous ouvrir de nombreuses portes…

    Oui, la reconnaissance et la visibilité internationale apportées par l’Unesco c’est quelque chose de très fort qui va nous permettre de franchir un cap. Notre objectif est de jouer un rôle significatif dans le réseau des Centres et des Chaires de l’Unesco, ce que l’on appelle la « Unesco water family ». Cela nous donne une capacité d’interaction avec tous les autres Centres, à Delft aux Pays-Bas, à Lodz en Pologne, à Dundee en Ecosse, aux Etats-Unis ou au Japon.  Cette ouverture-là va renforcer nos réseaux, nous offrir des perspectives d’échanges à travers des étudiants ou des séjours scientifiques.

    Avec le Sud également ?

    L’Unesco a un impact très fort au Sud où elle contribue à structurer les communautés scientifiques à travers les programmes internationaux mis en œuvre. Nous avons déjà les réseaux IRD, CIRAD qui sont très structurés, souvent anciens et là encore l’Unesco va nous offrir des facilités pour développer ces réseaux. A fortiori parce que plusieurs d’entre nous sont très investis dans des grands programmes de l’UNESCO, en particulier au sein du Programme Hydrologique Intergouvernemental (PHI).

    En terme de formation, ce Centre que va-t-il apporter ?

    La question de la formation est très importante pour l’Unesco. Alors l’idée, en ce qui nous concerne, ce n’est pas de créer des formations supplémentaires mais c’est de promouvoir les formations d’excellence du site montpelliérain pour les rendre encore plus attractives que ce qu’elles sont déjà, que ce soit le Master EauPolytech/STE, Isntitut Agro – Montpellier SupagroAgroParisTech, l’École des Mines d’Alès…. Et notamment en les ouvrant davantage encore aux étudiant·e·s des pays du Sud.

    Et sur le plan financier est-ce que l’Unesco apporte un soutien ?

    L’Unesco a des capacités de financement limitées, par contre ce sera probablement plus simple d’aller chercher des financements en étant un Centre Unesco. Ce n’est pas la même chose, par exemple, d’aller voir les grandes fondations nationales et internationales en tant que « simple » directeur de l’IM2E qu’en tant que directeur d’un grand Centre Unesco. Pour nous cela devrait changer beaucoup de choses.

  • De l'autre côté de l'Afrique

    De l'autre côté de l'Afrique

    La veille agricole de novembre 2020

    COVID-19

    • Zone AEOI – La hausse du nombre de cas se poursuit. Après + 7 % la semaine précédente, le nombre de nouveaux cas hebdomadaires augmente à nouveau de 7 % cette semaine (+ 13 233 cas contre + 12 162 la semaine précédente), suivant la tendance mondiale (+ 6 %). La hausse du nombre de nouveaux cas hebdomadaires se poursuit au Soudan (+ 471 contre +351 et +71 les 2 dernières semaines), en Ouganda (+ 1 723 contre +1 571 et +1 198) et est particulièrement marquée au Kenya où la situation se détériore depuis plusieurs semaines, avec un pic historique à + 7 504, contre + 6 577 la semaine dernière. En Ethiopie avec une augmentation de + 3 117 cas contre + 3 035 cas la semaine précédente, la situation se

    Points notables d’actualité générale

    • Afrique de l’Est – La région toujours sous vigilance après un mois de lutte intense en octobre. Alors que le mois d’octobre a été le mois de lutte le plus actif depuis le début de l’invasion de criquets pèlerins (250 000 ha traités), les essaims se concentrent aujourd’hui en région Afar (Est-Ethiopie), en Somalie, sur les bords de la Mer rouge (Soudan et Erythrée) et au Yémen. Depuis fin 2019, plus de 700 000 ha ont ainsi été traités (dont plus de la moitié en Ethiopie, 150 000 ha au Kenya et 100 000 ha au Soudan) évitant ainsi la perte de 2,3 Mds T de cultures et préservant les moyens de subsistance d’environ 20 millions de personnes. Le conflit au Tigré pourrait limiter les interventions de contrôle des populations (œufs qui pourraient éclore d’ici décembre), à l’instar des difficultés rencontrées en Somalie et au Yémen. Alors que la situation est calme au Kenya depuis fin août, les vents pourraient réintroduire de nouveaux essaims en provenance de Somalie/Est-Ethiopie d’ici la mi-décembre. La FAO dispose à ce jour de moyens financiers suffisants jusque début 2021 : un appel à contribution révisé devrait ainsi être lancé d’ici la fin d’année.
    • CAE –  Développement  d’une  stratégie  commune  sur  la  taxation  de  l’économie   numérique.   Le  11 novembre 2020, la 48ème réunion des autorités fiscales des pays de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) s’est tenue Le Burundi, le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, le Soudan du Sud et la Tanzanie se sont engagés à aligner leurs réglementations fiscales en matière d’économie numérique. Les autorités de ces pays espèrent ainsi augmenter leurs revenus issus du secteur des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) et mieux faire face aux grand groupes mondiaux du numérique.
    • Ethiopie – L’ONU demande l’ouverture de couloirs humanitaires. Alors que les affrontements se poursuivent entre l’armée fédérale et le TPLF (Tigré People’s Liberation Front), plus de 36 000 éthiopiens auraient déjà fui le Tigré pour se réfugier au Soudan. Le secrétaire générale de l’ONU, Antonio Guterres, a demandé ce vendredi l’ouverture de couloirs humanitaires pour venir en aide à la population du Tigré prise au piège des combats, regrettant que les autorités refusent toujours toute médiation internationale. Plus de 200 000 personnes pourraient en effet passer la frontière soudanaise dans les prochains jours/semaines.
    • Ethiopie – Baisse limitée des flux d’IDE entrants au 1er semestre 2020. Alors que les flux d’investissement directs étrangers (IDE) vers les pays  d’Afrique  Sub-Saharienne  enregistrent  une  baisse  de  28  %  au  1er semestre 2020, d’après la CNUCED, les  flux  d’IDE  entrants en  Éthiopie  affichent  un  léger recul  à 1,1 Md USD (contre 1,2 Md USD au 1er semestre 2019), soit une contraction de 12 %. Ce ralentissement reste donc limité compte tenu du contexte d’épidémie de COVID-19 et d’incertitudes politiques. En 2019, l’Éthiopie était le 5ème récipiendaire d’IDE du continent, derrière l’Egypte (9 Mds USD), l’Afrique du Sud (4,6 Mds USD), le Congo Brazaville (3,4 Mds USD) et le Nigeria (3,3 Mds USD). Ces flux d’IDE s’amoindrissent néanmoins progressivement (2,5 Mds USD en 2019 contre 4 Mds USD en 2017). Avec un quart des nouveaux flux d’investissements sur le 1er semestre 2020, la Chine demeure le premier investisseur du
    • Madagascar Mise en services d’unités d’énergie solaire mobiles à Tuléar. La société française Akuo Energy, en partenariat avec Enelec (filiale du groupe malgache Filatex), a annoncé la mise en service de ses unités d’énergie solaire mobiles et portatives dites Solar GEM à Tuléar (sud-ouest de Madagascar). Doté d’une puissance totale de 2,9 MW, le projet a été financé par le fonds d’investissement allemand Atmosfair pour 6 M€. Composée de 44 unités conteneurisées Solar GEM, comprenant chacune 200 panneaux photovoltaïques, l’installation peut être déployée en 30 min, repliée en 45 min, et peut ainsi être déplacée durant des périodes climatiques difficiles.
    • Maurice – Mobilisation de 400 M€  pour relancer l’investissement, maintenir et créer de l’emploi. Le  11 novembre, le ministère des finances mauricien a annoncé la mobilisation de 126 M€ afin de relancer les investissements dans les infrastructures. Ce financement vise à atténuer les impacts de la crise COVID-19 et sera pris en charge dans le budget 2020/21. Le gouvernement assurera également la prise en charge partielle des salaires de près de 500 000 employés du secteur privé via le Wage Assistance Scheme pour 274 M€. Le ministère du travail procèdera de son côté au recrutement de personnes actuellement au chômage technique dans des établissements publics comme Landscope (gestion immobilière, 2 000 personnes à recruter) ou l’Institut mauricien d’océanographie (1 000 personnes).

    Publication des services économiques d’AEOI – Service économique régional de Nairobi

  • Garantir l’accès à l’eau face aux dangers de la privatisation

    Garantir l’accès à l’eau face aux dangers de la privatisation

    Avec l’augmentation de la population mondiale, la consommation d’eau double tous les trente ans. Les ressources en eau douce s’amenuisent, et certains pays viennent à tester des mécanismes de privatisation de l’eau, dont les conséquences sont régulièrement au détriment de la population et des agriculteurs. Pour la semaine Européenne de développement durable, Katia Nicolet, conseillère scientifique d’Energy Observer, décrypte ce phénomène et nous alerte sur la nécessité de garantir l’accès à l’eau comme un droit universel, partout et pour tou.te.s.

    Un droit défendu par l’ODD 6 “Garantir une eau de qualité”

    L’accès à une eau potable et abordable est reconnu par les Organisation des Nations Unies comme un droit essentiel de l’Homme. Que ce soit pour la santé, la dignité et la prospérité des personnes, l’accès à l’eau est une des conditions préalables à la réalisation des autres droits de l’Homme. L’eau répond à la plupart de nos besoins humains : nous en avons besoin pour boire, pour maintenir une hygiène minimale, pour nettoyer et cuisiner, pour cultiver des aliments, pour entretenir le bétail, pour fabriquer des produits et pour produire de l’électricité. Il ne serait tout simplement pas possible pour un être humain de vivre un seul jour sans avoir besoin d’eau, directement ou indirectement, pour survivre.

    Avec l’augmentation de la population mondiale, la consommation d’eau double tous les trente ans (moyenne depuis 1900), une croissance qui ne peut être soutenue plus longtemps. Même certains des pays les plus riches en eau du monde, comme le Brésil, le Canada et les États-Unis, voient leurs lacs rétrécir, leurs rivières s’assécher et certaines régions connaissent des sécheresses extrêmes. La surconsommation d’eau par les secteurs agricole, manufacturier et énergétique, afin de maintenir notre mode de vie, épuise nos ressources en eau douce. Cette utilisation non durable de l’eau est destructrice et constitue l’un des plus grands défis auxquels nos sociétés sont confrontées aujourd’hui.

    L’une des stratégies de régulation de la consommation d’eau préconisées par le secteur financier est la privatisation de l’eau. Qu’est-ce que cela signifie exactement et quelles sont les conséquences potentielles d’une telle décision ?

    Une privatisation de l’eau au profit des actionnaires

    En privatisant l’approvisionnement et la distribution de l’eau, l’eau cesse d’être une ressource naturelle gratuite pour tous et devient une marchandise. L’argument avancé par les partisans de la privatisation est que l’eau est précieuse et que son utilisation doit être gérée avec soin pour éviter le gaspillage. La seule façon d’y parvenir, selon certains comme Willem Buiter, conseiller financier spécial à la Citigroup Bank, est que les consommateurs ordinaires « ressentent [le coût de l’eau] dans leur portefeuille ».

    Le Royaume-Uni est l’un des premiers exemples européens de privatisation de l’eau. En 1989, la Première ministre Margaret Thatcher a transféré au secteur privé la fourniture des services d’eau et d’assainissement en Angleterre et au Pays de Galles. À l’époque, les autorités nationales chargées de l’eau manquaient d’investissements de la part du gouvernement central et étaient chroniquement sous-financées. Cela a conduit à la dégradation des infrastructures, à la pollution des rivières et à la baisse de la qualité de l’eau au robinet. Après le transfert au secteur privé, le réseau a été considérablement modernisé et a rapidement pu se conformer aux normes et législations de l’Union Européenne.

    Malgré ses avantages initiaux, la privatisation de l’eau au Royaume-Uni a eu un coût. Comme pour toute entreprise privée, l’objectif principal n’est pas le bénéfice de ses clients, mais le bénéfice de ses actionnaires. Une étude de l’Université de Greenwich a évalué que 1,8 milliard de livres sterling sont données chaque année en dividendes aux actionnaires et que 500 millions de livres sterling par an sont dépensés en paiement des intérêts de la dette. Ces dépenses combinées de 2,3 milliards de livres sterling par an sont payées par les consommateurs, ce qui équivaut à environ 100 livres sterling par an et par ménage. Si ce service était à nouveau nationalisé, chaque ménage verrait sa facture d’eau réduite d’environ 25 %.

    Trente ans après le transfert de l’approvisionnement en eau au secteur privé, les citoyens britanniques paient chaque année un excédent de 2,3 milliards de livres sterling pour un service équivalent à celui des autres pays de l’Union Européenne dont l’approvisionnement en eau est nationalisé. Un excédent dont les bénéfices terminent dans les poches des actionnaires privés.

    Un marché qui profite aux grandes entreprises : l’Australie

    En 2007, les autorités australiennes ont promulgué le Water Act, une loi sur l’eau visant à mieux gérer les ressources en eau de l’Australie et à optimiser les résultats économiques, sociaux et environnementaux. Pour résumer simplement, les réserves d’eau australiennes sont évaluées chaque année et des quotas sont attribués aux plus gros consommateurs (exploitations agricoles, industries et villes) en fonction de leurs besoins et des prévisions météorologiques. Parallèlement à cette loi, un nouveau marché de l’eau a été créé, où les consommateurs peuvent acheter des droits d’eau supplémentaires ou vendre certains de leurs droits en cas d’excès d’eau. Malheureusement, le marché s’est également ouvert aux investisseurs extérieurs, aux particuliers et aux entreprises qui n’ont jamais acquis physiquement de l’eau, mais qui spéculent sur son prix en fonction de l’offre et de la demande.

    Le problème est maintenant que le prix de l’eau ne reflète pas sa valeur réelle, mais l’état fictif de la bourse. Depuis l’ouverture du marché, le prix de l’eau a été multiplié par 14, passant de 50 dollars à près de 700 dollars australiens pour un million de litres. En plus des hausses de prix, les sociétés de courtage et leurs investisseurs tirent profit de la rareté de l’eau lors de sécheresses, réalisant ainsi un profit sur le changement climatique.

    Protéger n’est pas privatiser

    Avec le changement climatique, des conditions météorologiques extrêmes auparavant rares deviennent la nouvelle norme. En Australie, neuf des dix années les plus chaudes jamais enregistrées se sont produites depuis 2005. 2019 a été la plus chaude de toutes, avec une température supérieure de 1,5˚C à la moyenne. Ces tendances se généralisent partout, des sécheresses et des températures record étant observées dans le monde entier.

    Craignant pour l’avenir de leur pays, les organisations environnementales australiennes se sont placées sur le marché de l’eau afin de pouvoir acheter, retirer de l’eau du marché et la placer dans des sanctuaires. L’objectif principal étant la préservation des lacs et des rivières et la conservation des écosystèmes naturels.

    Les Américains suivent maintenant ce mouvement, et la Californie est devenue un pionnier de ce marché de l’or bleu. L’État possède actuellement l’un des systèmes d’approvisionnement en eau les plus sollicités au monde, ce qui signifie que l’on promet aux utilisateurs plus d’eau qu’il n’y en a réellement. Le système est le même que ce que les Australiens ont souscrit il y a dix ans. Soit un marché financier de l’eau basé sur la volatilité et/ou la disponibilité des eaux souterraines.

    Tout comme l’exemple australien, le marché californien est accessible à tous : agriculteurs, consommateurs, régulateurs et organisations environnementales. The Nature Conservancy, l’une des plus grandes agences environnementales au monde, fait pression pour l’ouverture d’un tel marché, estimant qu’il s’agit d’un outil utile pour la conservation de la nature et de l’eau. Certaines organisations environnementales des pays développés se joignent désormais à ces marchés, collectant des fonds auprès des peuples, achetant des parts d’eau pour pouvoir la restituer aux rivières et aux lacs d’où elle provint. Mais où va donc l’argent investi ? Si l’on en croit l’exemple du Royaume-Uni et de l’Australie, ce ne sont pas les consommateurs des villes ou les agriculteurs qui labourent les champs qui s’enrichissent, mais les spéculateurs privés.

    Spéculations et dérives actuelles

    Dans un monde libéral où l’eau est un investissement lucratif comme un autre, chaque jour des gens donnent de l’argent à des agences environnementales pour restituer l’eau à la nature, tout en payant une surtaxe sur leur facture d’eau. Les agriculteurs ont du mal à se procurer l’eau nécessaire à la production de nourriture tandis que des millionnaires accumulent de l’eau virtuelle sur leurs comptes en banque alors qu’ils n’en ont pas physiquement.

    Ainsi, quand les effets du changement climatique et des sécheresses s’aggravent, les riches continueront à faire des bénéfices et à remplir leurs piscines tandis que les pauvres lutteront pour avoir accès à l’eau dont ils ont désespérément besoin pour survivre.

    L’eau ne devrait pas être une question de marché ou de charité, car c’est un droit vital de l’être humain !